Quel chauffage pour respecter la RE2020 ?
Depuis janvier 2022, la RE2020 impose aux bâtiments neufs des exigences strictes sur la consommation d’énergie et les émissions carbone, impactant directement le choix du chauffage. Quels sont les types de chauffage les plus adaptés aux nouvelles exigences ? Comment bien les comparer ?

1/ Quelles sont les lignes directrices de la RE2020 et ses conséquences sur le chauffage ?
La RE2020 est un ensemble de réglementations techniques sur la construction neuve, qui vise à réduire l’impact environnemental des bâtiments. Elles concernent à la fois :
- la maîtrise de la demande en énergie, notamment via une isolation thermique très performante
- la réduction des émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie, incluant la construction, dans le cadre de “l’analyse du cycle de vie”
- la prise en compte du “confort d’été” (température acceptable lors des phases de canicule)
Ces exigences, calculées grâce à des indicateurs sur l’efficacité énergétique et l’impact carbone, ont notamment des conséquences sur le choix du chauffage en les orientant vers des sources renouvelables et des systèmes décarbonés.
2/ Quels sont les critères qui déterminent le choix du chauffage dans le cadre de la RE2020 ?
Principal corollaire de ces objectifs : les niveaux d’émissions de dioxyde de carbone définis sont extrêmement bas. Cela exclut donc le recours aux chauffages gaz et fioul. Seules des solutions gaz performantes et hybridées avec du renouvelable ou de l’électricité pourront prétendre être conformes aux nouveaux seuils.
En parallèle, l'électricité est revalorisée. En effet, cette énergie pourtant faiblement carbonée en France, souffrait d’un coefficient de conversion défavorable. On considérait auparavant qu’il fallait 2,58 kWh d'énergie primaire pour produire 1 kWh d'énergie électrique finale. Ce coefficient a été abaissé à 2,3. De même, l'indice carbone de l’électricité a été largement revu à la baisse : de 210 g de CO2/kWh, il passe à 79 g ! L’électricité sort donc grande gagnante de la révision des coefficients.
Plus précisément, la RE2020 fait passer les constructions neuves au tamis de nombreux indicateurs, dont les 6 plus importants sont :
- Cep : c’est l’indicateur qui restitue la consommation d’énergie primaire exprimée en kWh/M2an, qui additionne l’énergie nécessaire pour les usages de chauffage, refroidissement, éclairage, production d’eau chaude sanitaire et les auxiliaires
- Cep nr (consommation d'énergie primaire non renouvelable) : il additionne, pour les mêmes usages que le Cep, les quantités d’énergie issues de sources non renouvelables. Cet indicateur est nouveau dans la RE2020. Pour atteindre les objectifs, il faut combiner le respect des plafonds du Cep et du Cep nr.
- Bbio (besoins bioclimatiques) : cet indice restitue l’efficacité énergétique du bâtiment, par l’évaluation des besoins de chaud, de froid et d’éclairage
- ICénergie : il quantifie l’impact carbone des consommations d’énergie en cours de vie du bâtiment (exprimée en kg CO2/M2). Il doit désormais être inférieur à 6,5 pour les bâtiments collectifs.
- IC construction : il cumule les émissions carbone associées aux composants et générées pendant la phase de chantier.
- DH (degré heure d’inconfort) : c’est un nouvel indice pour cette réglementation, qui évalue la capacité du bâtiment à être vivable en période de très forte chaleur (écart entre le température à l’intérieur du bâtiment et la température cible de confort)
3/ Quels sont les systèmes de chauffage compatibles avec la RE2020 ?
4 types de chauffage se distinguent par leur capacité à respecter les critères de la RE2020.
1. Les pompes à chaleur (air-air, air-eau, géothermique)
La pompe à chaleur capte dans l’air ou dans le sol les calories nécessaires puis alimente le système de chauffage grâce à un fluide caloporteur. Dans certains cas, elle peut aussi fournir l’eau chaude sanitaire, ou encore un système de climatisation.
Alimentée par de l’électricité, elle a pour avantage de générer 4 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Dans la plupart des configurations, elle répond aux exigences de la RE2020.
Dans l’inconscient collectif, la pompe à chaleur est étroitement associée aux maisons individuelles. Pourtant, elle peut aussi être utilisée dans l’habitat collectif, avec deux options :
- une pompe à chaleur individuelle installée dans chaque logement,
- une pompe à chaleur collective qui approvisionne tout l’immeuble
L’arbitrage entre les deux options se fait en fonction de
- la taille de la copropriété (en général, les PAC individuelles sont plus adaptées aux copropriétés de petite taille)
- l’espace disponible (local pour l’unité intérieure, toit-terrasse ou cour pour l’unité extérieure)
- les contraintes d'urbanisme et de voisinage, notamment acoustiques
2. Chaudières à condensation
L’installation d’un chauffage à gaz est possible sous des conditions très précises : seule une chaudière à condensation très haute performance énergétique, couplée avec une source renouvelable (par exemple une pompe à chaleur), peut permettre d'atteindre les seuils de la RE2020.
On appelle ce système “pompe à chaleur hybride collective”. L’idée est que la PAC fonctionne au maximum de ses capacités, et que la chaudière vient en complément pour les périodes de pointe, par exemple lorsque la température extérieure est très froide.
3. Chaudières biomasse
Tous les équipements biomasse (granulés, bûches, pellets, etc.) sont valorisés par la RE2020, puisque le bois est considéré comme une ressource renouvelable, du moment que l’équipement est labellisé Flamme Verte 7,
Le chauffage biomasse collective nécessite de l’espace disponible (à la fois pour la chaudière et pour le stockage du combustible), ce qui peut être un inconvénient dans les bâtiments les plus contraints. En revanche, le coût du bois en fait pour l’instant une énergie compétitive.
4. Chauffage électrique numérique
Le chauffage électrique numérique est une solution innovante en plein essor, car elle est très prometteuse pour répondre aux enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi économiques.
Ce mode de chauffage repose sur deux éléments : une partie résistive, comme un radiateur électrique classique, et une partie numérique, qui chauffe grâce aux calculs informatiques réalisés directement dans les radiateurs.
Plutôt que de laisser cette chaleur issue des calculateurs se perdre, le chauffage numérique la récupère et l’utilise pour chauffer le logement. Cela permet de réduire la consommation d’énergie primaire et d’optimiser l’efficacité énergétique.
Grâce à cette approche, le chauffage électrique numérique respecte les seuils de la RE2020 dans toutes les configurations.
Outre ses atouts environnementaux, le chauffage électrique numérique cumule de nombreux avantages :
- À l’achat : son coût initial est modéré par rapport aux autres modes de chauffage compatibles avec la RE2020, ce qui en fait une solution accessible pour les projets neufs.
- À l’installation : il fonctionne sur une alimentation électrique classique, ne nécessite pas de local technique ni de raccordement hydraulique, ce qui simplifie la mise en œuvre et réduit les coûts de chantier.
- À l’usage : il ne requiert aucune maintenance, ce qui limite les coûts d’exploitation sur le long terme.
- Confort thermique : il assure une chaleur homogène et réactive, tout en s’adaptant aux besoins des occupants grâce à ses fonctionnalités connectées.
Le choix du chauffage dans un bâtiment neuf ne se limite plus à une simple question de confort thermique. Il doit répondre à des exigences strictes en matière de performance énergétique et d’impact environnemental, tout en restant viable économiquement.
Chaque projet doit être étudié au cas par cas, en fonction des contraintes techniques, budgétaires et des objectifs environnementaux.
Mais une chose est sûre : les réglementations évoluent, et les solutions de chauffage doivent être pensées dès aujourd’hui pour s’adapter aux standards de demain.
Si vous souhaitez étudier votre prochain projet avec notre solution, prenez rendez-vous dès maintenant.